Dans la vie d’un geek, il y a des passions qui ne meurent jamais, elles se mettent simplement en veille. On pourrait appeler ça la « Nostalgeek ». Le retrogaming en est le parfait exemple, mais récemment, j’ai eu l’occasion de réparer une véritable injustice dans ma vie de passionné. Et je n’ai pas hésité une seconde.
Quand on bosse dans l’informatique et qu’on est mordu de Home Cinéma, on finit souvent par être le « gars sympa qui s’y connaît ». On répare un PC par-ci, on monte un petit site pour une asso par-là, on aide un pote à calibrer sa nouvelle TV… Et parfois, en retour, on reçoit de belles surprises. Ce fut mon cas : une personne que j’ai dépannée m’a offert un trésor. Un lecteur LaserDisc et trois films : Blade Runner, Le Cinquième Élément et Forrest Gump.

Il y a des cadeaux qui vous collent un sourire instantané. Et puis il y a ceux qui vous envoient un uppercut direct dans le menton de votre adolescence. Ce lecteur, c’était la deuxième catégorie. Laissez-moi vous expliquer.

Un Rêve d’Ado en 12 Pouces
Depuis tout gamin, le cinéma est ma came. J’étais le genre de pré-ado à choisir ma salle obscure uniquement pour le logo THX (les Grenoblois se souviendront avec émotion du cinéma Le REX). J’ai très vite piraté l’installation familiale pour brancher l’ampli Hi-Fi sur la télé et avoir enfin un son stéréo digne de ce nom. Je faisais avec les moyens du bord, mais une chose me faisait fantasmer, le Graal inaccessible de l’époque : le LASERDISC.
Imaginez : à l’ère du tout analogique et de la VHS granuleuse, ce format proposait des galettes argentées de la taille d’un vinyle, une image d’une propreté chirurgicale et un son numérique stéréo qui vous décollait les tympans. Pour moi, c’était de la science-fiction. Je rêvais de revoir Terminator 2 sur un engin pareil. Un ami de l’époque avait réussi à en « récupérer » un « tombé du camion »… Je me souviens encore des après-midis passés à s’user les yeux sur Bloodsport ou Kickboxer avec une qualité d’image et de son qu’on pensait irréelle.
Alors, quand 30 ans plus tard, on me met ce lecteur parfaitement conservé entre les mains… L’émotion est intacte.

Opération « Branchement vers le Passé »
Ni une, ni deux, je commande un câble Péritel (oui, oui) et je branche la bête sur ma TV du bureau. Pas n’importe laquelle : une Philips Ambilight 55 pouces 1080p. C’est un bijou que je préserve coûte que coûte, car c’est l’une des dernières à posséder une prise Péritel ET la fonction 3D (une autre de mes passions, on en reparlera !). J’y connecte une simple paire d’enceintes stéréo Edifier, et me voilà prêt.
Après un petit réglage d’image pour adapter le format 4/3 d’origine à mon écran 16/9 (merci les options de zoom avancées !), je glisse la galette de Blade Runner dans le tiroir.
Et là, la claque.
Ce rendu si particulier, à la fois propre et chaleureusement analogique, est incomparable. Une image « old-school », mais dans une qualité qui enterre la VHS à des kilomètres. Je me suis surpris à regarder le film en entier, captivé. Le lendemain, rebelote avec Le Cinquième Élément. Même plaisir, même immersion.
Plus qu’un film, un objet de collection

On peut vraiment comparer l’expérience à celle du vinyle. C’est le plaisir d’un retour en arrière, mais sans la qualité médiocre de la cassette. Mais c’est aussi le plaisir de l’objet. Ces grands disques en imposent. Leurs pochettes cartonnées sont magnifiques et laissent la place à de superbes illustrations, de vraies œuvres d’art. J’ai toujours trouvé les boîtiers CD, DVD ou Blu-ray tristement petits et sans âme.
Mais le LaserDisc cachait un autre trésor, une chose à laquelle je n’avais pas pensé en tant que cinéphile : certains films n’existent plus dans leur version originale que sur ce support !
L’exemple le plus célèbre ? La première trilogie Star Wars. Je vous mets au défi de trouver la version non retouchée par George Lucas sur un support récent. C’est IMPOSSIBLE ! Grâce au LaserDisc, j’ai pu retrouver la trilogie complète pour moins de 20 €. Une affaire, quand on voit certains vendeurs sur eBay en demander plus de 100 € par film… Quel bonheur de revoir ces monuments du cinéma dans leur jus, avec leurs défauts d’époque qui font tout leur charme !

Le meilleur des deux mondes
Avec ce cadeau, j’ai mis le doigt dans une nouvelle passion. Bien sûr, cela ne m’empêche pas de profiter à fond de mon installation principale, avec son écran OLED géant, sa 4K et son Dolby Atmos. Mais le charme désuet du LaserDisc m’apporte un plaisir différent et totalement complémentaire.
Bref, vous l’aurez compris : je kiffe le LaserDisc. Et cette nouvelle collection ne fait que commencer !

