Préparez-vous, car cet article ne va pas me faire que des amis. Et je l’assume totalement.
Après 27 ans passés à sillonner les méandres de l’IT, du support technique à l’ingénierie système en grands comptes, en passant par la construction d’infrastructures pour des startups from scratch, une constante m’a frappé : l’omniprésence du machisme et les incessants problèmes d’ego.
Il suffit de jeter un œil aux chiffres pour comprendre l’ampleur du fossé : les femmes ne représentent que 24% des emplois dans la tech en France (source : INSEE, 2023). La progression est d’à peine 1% par an. À ce rythme, la parité ne sera pas atteinte avant… 2070. Un constat glaçant qui révèle un problème structurel.
Ce secteur, majoritairement masculin, est malheureusement le terrain de jeu de tares que l’on retrouve trop souvent dans ce type d’environnement : machisme ordinaire, « concours de bites », et j’en passe. Les réactions épidermiques et le comportement condescendant quand une femme intègre une équipe sont, hélas, des indicateurs clairs de la profondeur de l’ancrage de ces mentalités.
💡 Une prise de conscience tardive (et assumée)
En tant qu’homme, et issu d’une génération (fin 70, début 80) dont l’éducation est profondément ancrée dans le patriarcat, j’avoue ne pas avoir immédiatement perçu l’ampleur du problème. Certaines attitudes me semblaient « normales » il y a encore quelques années. Aujourd’hui, je rejette fermement ce « côté masculin débile » que la société a pu tenter de m’inculquer, même si déconstruire des habitudes est un travail de longue haleine.
Mon cheminement professionnel a été une révélation. Il m’a fallu 23 ans pour enfin intégrer une entreprise à majorité féminine : une startup du milieu médical. J’y occupais le poste d’ingénieur système en charge de l’infrastructure, entouré d’une équipe et d’une entreprise où les femmes étaient majoritaires. Ce fut, sans aucun doute, la meilleure expérience professionnelle de ma vie. La bienveillance au quotidien est infiniment plus efficace que le dénigrement et les jeux d’ego stériles.
🎭 L’ego : ce poison insidieux en IT
Parlons-en, des problèmes d’ego. Combien de fois avons-nous observé cette dynamique toxique dans une équipe IT ? Une personne, se sentant un cran au-dessus, intervient sur un sujet où des erreurs ont été commises, et ne peut s’empêcher de dénigrer, de rabaisser ses collègues ou le responsable du projet.
J’ai mis des années à comprendre que c’était le simple reflet d’un ego mal placé, d’un besoin de se rassurer, de se sentir supérieur. Moi-même, par le passé, j’ai eu ce genre de réactions stupides, mais je me soigne !
Un conseil aux juniors qui débutent dans ce genre d’ambiance : fuyez si vous le pouvez. Cherchez activement une équipe où règne la bienveillance. Ce sont, généralement, celles qui fonctionnent le mieux et où l’apprentissage est le plus riche.
💪 La qualité du travail, seul arbitre impartial
Certains diront : « Et toi, dans tout ça ? » Je suis autodidacte, persévérant, et j’ai appris à faire taire les détracteurs de la meilleure des manières : par la qualité de mon travail. Quels que soient les reproches, les tentatives de rabaisser, la réalité de vos réalisations est un arbitre incontestable.
Quand j’ai fait le grand saut de technicien à ingénieur, j’ai eu la chance incroyable de tomber sur l’exception qui confirme la règle : une équipe masculine empreinte de bienveillance. Le résultat ? Une courbe d’apprentissage exceptionnelle et une maîtrise des bases de l’ingénierie système à une vitesse fulgurante.
✨ L’IT n’est pas tout noir (heureusement !)
Je tiens à vous rassurer : tout n’est pas sombre dans l’IT, loin de là ! Mon message est un rappel : la bienveillance sera toujours plus productive et plus épanouissante que le dénigrement. Je ne suis pas parfait moi-même, et je m’efforce chaque jour de maintenir une ambiance agréable avec mon équipe et nos collaborateurs.
Je sais qu’en partageant ces réflexions, je m’expose aux critiques, aux « tes articles sont de la merde » typiques du milieu, surtout avec ma volonté de simplification qui a déjà attiré quelques foudres. Mais j’ai passé l’âge de me prouver quoi que ce soit. Je n’ai plus besoin de me rassurer, et c’est précisément pour cela que je me suis lancé dans ce blog (oui, même en 2025 !). Je le fais avec un immense plaisir. Attention, cela ne signifie pas que je suis hermétique aux critiques constructives ; on doit toujours apprendre, surtout de ceux qui ont le savoir. Mais quand l’ego ou le dénigrement s’en mêlent, je zappe.
Il faudra d’ailleurs un jour que je vous parle du « ballecouillisme », une méthode ancestrale qui m’a énormément aidé tant dans ma vie pro que perso.
💬 Votre avis m’intéresse !
Si vous travaillez dans l’IT, ou même dans d’autres secteurs, n’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire. Mon ressenti n’est peut-être pas exclusif à notre monde numérique.
Portez-vous bien, et surtout, faites en sorte de rester Zen 😉


Quelle formidable prise de conscience que le machisme nuit non seulement aux femmes, mais aussi aux hommes ! Au-delà du féminisme qui revendique l’égalité entre les hommes et les femmes que chacun·e devrait souhaiter, je crois en l’intelligence collective collaborative 🌈🤝🪢☯️🥰
> Un conseil aux juniors qui débutent dans ce genre d’ambiance : fuyez si vous le pouvez. Cherchez activement une équipe où règne la bienveillance. Ce sont, généralement, celles qui fonctionnent le mieux et où l’apprentissage est le plus riche.
C’est un bon conseil, mais malheureusement, c’est plus sournois que ça. Habituellement, tu as une période que les RH appellent la « lune de miel », et cette période correspond, bizarrement, à la durée de la période d’essai. Pendant cette période, c’est le kif, les gens sont cool, les projets sont intéressants. Et quand la lune de miel est finie, c’est-à-dire quand tu n’as plus la possibilité de te tirer de façon raisonnable, c’est là que les galères commencent, et que les vrais visages se dévoilent…
> j’ai appris à faire taire les détracteurs de la meilleure des manières : par la qualité de mon travail
Bravo. Moi, ça ne m’a jamais attiré que des emmerdes… J’ai certainement mal choisi mes employeurs…
Désolé pour ce rappel à « la/ma réalité » un peu maussade et un poil hors sujet. Pour le reste, je soutiens à fond, évidemment. Même si là aussi, j’ai tendance au pessimisme : ça fait tellement longtemps qu’on parle de féminisme, qu’on éduque, qu’on sensibilise, et maintenant on a les incels, une recrudescence du machisme, le harcèlement est toujours un énorme problème sans solution évidente, comment en est-on arrivés là ?
J’ai honte d’être un homme, et encore plus dans l’IT.
L’article est là pour ouvrir le débat et confronter les expériences, donc TA réalité est un témoignage important pour aider les gens à se situer par rapport à leur vécu. Merci d’ailleurs pour ce témoignage.
Je pense que le commentaire de richard sur la qualité. C’est quand tu travail de qualité est non reconnu, non crédité , non valorisé, par les pairs et supérieurs.
Dans les groupes aux mauvaises dynamiques, les « honneurs » du travail de qualité ne reviennent pas toujours à leur auteur …
Je suis né au début des années 60, dans un monde où le patriarcat était bien ancré, et j’ai reçu une éducation très genrée, en particulier sur le rôle de l’homme dans la société et dans le couple. Heureusement, j’ai su évoluer avec mon temps et prendre conscience de mes comportements afin de les corriger. Je travaille aujourd’hui dans une DSI avec plus de 40% de femmes, et l’ambiance est normale, avec des égos parfois forts, mais où le sexisme et les remarques déplacées sont condamnés.
J’ai beaucoup travaillé également avec le milieu de la justice, magistrats comme avocats, milieux très féminisé.
Je travaille dans la cybersécurité, milieu très masculin, mais les femmes que je rencontre me semblent à l’aise et peu confrontées au sexisme (mais je ne peux pas parler pour elles).
Bref, sans nier les immenses progrès qu’il reste à faire, je trouve que les cons sexistes restent bien visibles mais de moins en moins nombreux.
J’ai 61 ans. Depuis 1988, salarié jusqu’en 1994, indépendant à partir de 1995, je n’ai pas vraiment entendu de dénigrement entre hommes. Quand on a quelque chose à se dire, on se le dit en général en face. Les concours de bites sur le plan technique, là, c’est sûr.
Dans d’autres sphères que l’IT, les femmes entre elles ne sont pas exemptes de dénigrement envers leurs collègues. N’est-ce pas plutôt la situation de l’emploi qui crée de vives tensions dans les entreprises et des comportements « machistes » ?
Ceci étant, je partage très largement ton point de vue : il n’y a pas assez de femmes dans l’IT. Sur Oracle, j’ai eu la chance d’être formé par une femme.
Tu parles de bienveillance. Là, je n’en suis pas très sûr. Je parlerais d’un autre rapport au travail. Les femmes me semblent globalement plus efficaces.
Ton article soulève un vrai problème : le machisme et l’ego toxique pèsent lourd dans l’IT, en grande partie parce que les hommes y sont largement surreprésentés. Ce n’est pas que les femmes soient exemptes de comportements nuisibles, mais leur minorité fait que leurs travers marquent moins le paysage global. La toxicité, malheureusement, n’a pas de sexe.
Et pourtant, l’ego n’est pas forcément l’ennemi. C’est même ce qui pousse beaucoup de gens à créer, à innover, à se dépasser. Mais mal maîtrisé, il vire vite au poison : arrogance, conflits inutiles, sabotage. En fait, l’ego, c’est comme le carburant d’une fusée : sans lui, ça ne décolle pas ; mal dosé, ça explose.
Quant à la « bienveillance », je suis d’accord qu’elle change tout dans la dynamique d’équipe. Mais poussée à l’extrême, elle peut devenir contre-productive : à force de ménager tout le monde, on finit par tuer le débat, lisser les idées et donc freiner l’innovation. L’équilibre, pour moi, repose sur deux piliers : franchise et respect. Dire les choses clairement, sans dénigrement, mais sans faux-semblants non plus.
Bref, je partage ton appel à plus d’humanité dans nos équipes, mais je crois qu’on doit aussi garder la lucidité de confronter les problèmes sans se cacher derrière le vernis de la bienveillance.
Article très interessant,
Cependant, je ne suis pas 100% d’accord.
Faisant beaucoup de recrutement (partie technique), et des interventions en scolaire (du collège au université), on reçoit globalement 1 CV féminin sur 15 (~7%), et niveau recrutement, on est à 1 femme sur 5 (~20%), et c’est difficile de faire mieux. En scolaire, la vision féminine de l’IT est très négatives, un monde de boutoneux puceaux (et oui même en 2025), et je n’abuse pas. Donc c’est la question, faut-il vraiment atteindre la parité ? Est-ce vraiment nécessaire ? Pour moi non, on ne va pas forcé les femmes (et les hommes aussi), a venir dans un domaine qui ne les interesse pas. Tu parles toi même d’avoir fait une partie de ton parcours dans un domaine principalement féminin, mais y avait-il la question de la parité ?
Je déteste le terme bienvellance, car ça implique son contraire qui est la malveillance, et forcément donc, y’a un soucis d’authenticité là dedans, ça sonne faux. Je préfère quelqu’un qui me dis cash que j’ai fais de la merde, mais m’explique pourquoi et comment me corrigé, plutôt quelqu’un qui minimise pour pas me choqué. Ceci n’est pas de la bienveillance, mais jsute de la logique.
Après l’histoire des concours de bite, effectivement ça existe, et ce problème d’ego n’est je ne pense pas spécifique au homme, même si on le vois plus chez les hommes, peut être dû à la non parité justement. Je n’ai jamais travailler dans un monde féminin, donc ma seule comparaison est avec ma femme, qui est depuis des années dans des équipes 100% féminines. De mon côté, y’a du dénigrement, mais il est beaucoup fait en face à face, ça peu partir loin, mais c’est rapide, et tu peu te défendre en directe. Pour ma femme, c’est très mesquin, par derrière, avec des coups prémidités, et où la défense devient compliqué, car les gens ont déjà leur avis bien ancré. Encore une fois, c’est mon expérience, incomplète qui me font avoir ce discours.
Tu parles un peu de sexisme, et là je suis totalement d’accord, mais je le vois de plus en plus que je grimpe. Je n’avais jamais ressenti ceci en étant technicien, mais depuis que je suis dans l’ingéniérie, je le vois de plus en plus. Je pense à la maison avec ma femme avoir une bonne répartition des tâches, nous sommes montés au niveau de notre carrière ensemble, en différé certes, car souvent ça demande quelques sacrifices de l’autre. Et j’ai donc des fois des reflexions de certain quand je dois aller chercher mes enfants, les emmener à un rdv, les garder car malade etc … On m’a déjà dis que j’avais une femme pour gérer ça, que faut savoir ce que je veux et d’autres joyeusetés. Mais ça reste des personnes isolés, ne représentant pas l’IT en général.
Désolé c’est un peu déstructuré comme commentaire. Mais pour conclure, je trouve que l’IT est quand même un domain assez ouvert, où on prime les compétences plutôt que l’apparence, le genre ou le sexe.